Le motif Hina Matsuri ou Momo No Sekku que l’on retrouve sur les tissus d’emballage tels que les “Furoshiki”, décorations, objets et autres, fait honneur aux petites filles. C’est une tradition japonaise datant de l’époque Edo.

Chaque année, le 3 mars, cette journée spéciale permet aux filles de sortir leurs plus belles poupées afin de les exposer à la vue de tous sur de petites estrades décoratives conçues spécialement à cet effet. C’est également l’occasion pour les mères et grand-mères de souhaiter leurs meilleurs vœux (bonheur, santé, réussite, … mais aussi et surtout un bon mariage avec un bon mari) à leurs filles et petites-filles. Les poupées, objets de décoration, se transmettent de génération en génération. Plusieurs dizaines de poupées peuvent être ainsi présentées dans un décor pyramidal dont la largeur et la hauteur peuvent prendre tout un pan de mur.

Présentation

Vendues plus communément sous une protection de verre encadrée de bois vernis, les poupées en habits traditionnels sont proposées par set. A l’intérieur, un couple de poupées au minimum, puis en fonction des prix, les poupées s’intercalent rang par rang, en bas du couple principal.

Particularité

Pour Hina Matsuri, 1 seul set par famille est offert. Par exemple; si une mère a donné naissance à 2 filles, les 2 sœurs n’ont qu’1 seul set à se partager. Idem si une troisième ou quatrième sœur venait à naître. D’où l’importance pour les ancêtres et les dernières générations de conserver précieusement leurs poupées afin que leurs générations futures aient le plus de poupées possibles.

A l’âge adulte, qui conserve les poupées?

Autrefois, les descendants résidaient dans la maison de leurs ancêtres. Petits-enfants, parents, gendre et/ou belle-sœur et grands-parents vivaient sous le même toit. Il était donc de tradition que les poupées restent dans la maison familiale mais les temps modernes ont quelque peu modifiés les règles. Si parmi les sœurs adultes, 1 seule réside dans la maison familiale, alors ce sera elle, quel que soit son âge, qui conservera les poupées. En revanche, si aucune d’entre elles n’y réside plus, une discussion devra avoir lieu entre les sœurs.

Mais les poupées ont un coût. Toute la décoration, les vêtements, les cheveux, le maquillage et autres ornements sont entièrement faits à la main.

Considérées quasiment comme des œuvres d’art, ce sont des poupées onéreuses et quand la collection devient importante, certaines pièces très anciennes peuvent valoir très cher. On pourrait donc imaginer qu’il y ait des conflits entre les sœurs pour conserver les poupées.

Cependant, les recevoir en héritage n’est pas chose aisée. A moins que l’on ait très peu de poupées, la collection peut prendre beaucoup, voire trop de place. Il faut avoir de la place pour les stocker mais également pour les exposer ! Car en dehors du 3 mars, jour de leur « libérations » les poupées sont rangées tout le reste de l’année.

Emprisonnées dans des placards pendant 364 jours, ces poupées regrettent peut-être de ne pas être des poupées ordinaires que les fillettes pourraient habiller et dorloter à leur guise tous les jours. Mais, comme toute œuvre d’art précieuse, unique et fragile, elles doivent en payer le prix et se résigner à n’être qu’admirées de loin 1 seul jour par an.